7 minutes et 30 secondes avec Raphaël Dallaporta
Jean-Kenta Gauthier accueille le public dimanche 9 janvier 2021 dans la galerie éponyne du quartier de l'Odéon à Paris pour une série d'échanges en tête-à-tête avec Raphaël Dallaporta. Dans le cadre de l'exposition Équation du Temps, la durée de l'échange avec l'artiste est de 7 minutes et 30 secondes, très précisément.
Raphaël Dallaporta est lauréat du Prix Niépce 2019
L’ouvrage Équation du Temps est publié par The Eyes Publishing en collaboration avec Picto Foundation.
Partenaire du Prix Niépce depuis 2019, The Eyes Publishing offre l'édition d'un livre d'artiste pour le lauréat.
LA MESURE DE L'ÉQUATION DU TEMPS
Un projet entre photographie et sciences
Équation du Temps restitue une expérience à la fois artistique et scientifique initiée en 2018 à l’Observatoire de Paris par le photographe Raphaël Dallaporta, menée conjointement avec les chercheurs du Syrte (Système de Références Temps-Espaces) de l’Observatoire de Paris.
Pendant un an, l'artiste a réalisé tous les jours au midi moyen une prise de vue de l'image du soleil entrant dans la salle Cassini et au plus près de l’œilleton situé à 9,933 m à l’aplomb sud de la méridienne. L'accumulation sur l'année révèle la courbe en 8 de l'équation du temps ∞ figuré par l’image du Soleil sur la Terre.
L'équation du temps est une notion qui traduit les inégalités du temps solaire. On a donc introduit ce que l'on appelle le "temps solaire moyen", c'est un temps idéal et fictif où l'on a le soleil qui revient dans la même direction au bout de 24h. Tous les jours le soleil passe au méridien de l'observatoire, dans cette salle Cassini. On y on voit cette tache de lumière qui coupe le méridien de Paris au midi solaire.
Depuis une vingtaine d'année, explique Raphaël Dallaporta, je m'intéresse de plus en plus au milieu scientifique.
Dans le cadre d'une résidence où je me questionnais sur la mesure, je suis venue pour la première fois à l'Observatoire de Paris et en discutant avec les membres du Syrte on s'est entendu sur une forme qui est devenue l'objet d'une étude : cette mystérieuse courbe en huit qui peut se dessiner dans cette salle qui accueille un instrument magnifique qu'est la méridienne de Paris. Mon œuvre générale questionne une obsession qui est celle du progrès.
On mélange photographie et cosmographie pour créer une œuvre et un livre dans lequel cette courbe en huit sera traduit par un vide, par un trou, quelque chose qui laisse passer la lumière.
