Dimitri Daniloff - On va lancer l'animation sur ProtoWorld. ProtoWorld, c’est une petite initiation à ce qu'on appelle le métaverse. Pour le moment, il n'y a pas vraiment de métaverse. C'est une plateforme, c'est une plateforme numérique. Le métaverse, c’est une définition qui est encore.
floue pour le moment.
ProtoWorld, c'est une plateforme numérique avec laquelle je travaille pas mal. J'aime bien, il propose. Il y a plein de galeries virtuelles qui existent, Il y a des choses qui sont des reproductions du monde réel que personnellement je n'aime pas du tout, qui sont comme des shopping mall du métaverse. Celui ci propose une forme beaucoup plus ouverte. Donc chacun peut créer son environnement. Vous pouvez importer tous vos NFT, vous pouvez les connecter avec les marketplaces et il faut voir que chaque élément de construction, c'est en fait un bloc. Donc c'est à vous de les assembler. C'est super ludique, on peut voler, on peut mettre des sculptures 3D, c'est vraiment à chacun de créer son univers. Et encore une fois, pour moi, c'est important de se projeter sur ce monde 3D et de créer son propre univers.
Le Web3, C'est une philosophie de réappropriation de ses données et titres de propriété intellectuelle
Toute la philosophie du Web3, c'est une philosophie indépendante de réappropriation de ses données, réappropriation de ses titres de propriété. On n'est plus passif devant un Web qui nous fournit ce qu'on cherche. Là, on devient acteur et des plateformes comme ça, ça peut être ProtoWorld, ça peut être d'autres plateformes, peu importe. Mais vous devenez encore une fois un acteur et c'est à vous, en tant que photographe, en tant qu'artiste, de créer votre propre environnement.
en tant que photographe, en tant qu'artiste,
vous créez votre propre environnement
Donc voilà, on peut se balader dedans, on va aller voir, on peut aller voir les photos. Donc alors on va aller voir les photos de gens qui sont là. On a de la chance puisque notre ami est gamer, donc il connaît un peu, y voit un peu comment je le sens, comment la navigation se fait. Comme chaque plateforme a sa propre navigation.
Exactement. Alors si tu descends, tu vas sauter à l'étage en dessous, là, par là. Voilà. Donc là, on a le travail de Johan Lolos. Je ne sais pas comment on doit présenter Johan Lolos. Et ton nom de scène ?
Johan Lolos - LeBackPacker, mais c’est un vieux nom. C’est un vieux nom de scène avec lequel je suis bloqué à cause pour la petite anecdote. Simplement parce qu'il y a le blue check de vérification [badge de vérification sur Facebook et Instagram, ndlr]. Si je modifie mon nom, mon vieux nom de scène, je perd le blue check.
Dimitri Daniloff - Donc c'est important aussi. Au moment où vous enregistrez votre contrat, votre nom et tout ça, c'est important de bien penser à ça. Parce que le jour où vous voulez reprendre votre vraie identité, ça peut être problématique. Parce que le backpackers, en fait, c'est un peu le nom qu'on connaissait de toi.
Johan Lolos - Oui, c'est comme ça que j'ai commencé sur les réseaux sociaux il y a dix ans.
Dimitri Daniloff - Tu nous raconte un peu ce que tu fais comme photographie. Alors on va aller sur le PDF. Si tu veux nous raconter un peu comment?
Johan Lolos - Bien sûr. Alors, qu'est ce que j'ai fait comme photographie aujourd'hui? Je me définis comme photographe de voyage. C'est vrai que j'ai commencé par faire de la photo de paysage avant tout. Principalement il y a dix ans, quand j'ai commencé à voyager d 'où le surnom le backpackers. J’étais un routard en Australie, en Nouvelle-Zélande. Et puis, au fil des années, j'ai mûri mon travail, mon approche de la photo. Aujourd'hui, je suis inspiré par beaucoup de choses qui sont toutes liées au monde du voyage.
Donc, ça peut être aussi bien du paysage qui m'attire toujours autant que de l’animalier, ou du documentaire, du portrait. Ici, on voit ma première série, ma Genesis serie. C'est ma collection de Genesis que j'avais droppé sur Superrare il y a un an.
La #genesis va définir l'identité du photographe
Dimitri Daniloff - Juste pour expliquer la Genesis série dans le Web3, c'est la première série que vous allez enregistrer sur une plateforme. Voilà, c'est un peu ce qui va définir un peu votre travail, votre identité.
Johan Lolos - Donc voilà, c’était une série de cinq pièces NFT que j'avais appelé Highlandeeds, qui veut dire Highlands en islandais. C'est une série de photos aériennes prises dans les Highlands en Islande. C'est une série qui a été prise entre 2017 et 2019, il me semble, et en fait l'Islande parmi les photographes de voyages et de paysages, c’est vraiment une destination très très populaire. Et par cette série, j'ai voulu amener quelque chose de plus, quelque chose que l'on ne voit pas spécialement dans les photos de paysages d'Islande.
C'est ce côté abstrait, ce côté un peu surnaturel mais quasi où quand on regarde la photo, il y a très peu de points de repère. On ne sait pas vraiment ce qu'on regarde, Il n'y a pas d'horizon, il n'y a pas de ciel. Est ce qu'on regarde une peinture? Est ce qu'on regarde un paysage ? Quelle est l'échelle de la photo? Et donc voilà, cette série Highlandeeds de cinq photos représentent vraiment cette thématique des Highlands en Islande, avec ce côté un peu quasi surnaturel.
Dimitri Daniloff - Et comment es-tu arrivé dans le monde du NFT ?
Johan Lolos - Alors la première fois que j'en ai entendu parler, c'était un ami qui n'est pas du tout photographe, mais qui est plutôt dans le domaine artistique et musical qui m'en a parlé en février 2021, donc bientôt deux ans. Qui m'a dit écoute, il sait que je suis un peu geek et que j'aime bien les nouvelles technologies. Donc il m'a dit écoute, il faut, il faut que tu checkes les NFT. C'est ça que j'ai fait un peu à la manière de Ludovic. J'ai étudié le sujet pendant très longtemps, pendant six mois, où je me suis d'abord assuré que c'était une chose qui me plaisait. Une chose potentiellement bonne pour moi.
Donc oui, de 6 à 8 mois, j'ai vraiment exploré le sujet de fond en comble. Puis j'ai acheté mon premier NFT avant de mettre en vente quoi que ce soit. Je me suis dit tiens, je vais acheter le fameux PFP, un des fameux PFP mentionné par Jean-Michel Pailhon tout à l’heure qui sont ces fameuses avatars. J’ai acheté ça en août 2021, le premier. Et puis je suis tombé dans le bain. Vraiment, comme Obélix, je suis tombé dans la marmite. Et de septembre 2021 jusqu'à novembre, mon premier drop, je me suis très fort impliqué sur Twitter, au sein de la communauté, des spécialistes, spécifiquement NFT photos.
Et puis, voilà, trois mois plus tard, je faisais mon premier drop.
Dimitri Daniloff - Juste pour vous donner une idée, les photographes qu'on a ici sont un peu les superstars dans le mouvement du NFT, ce sont des gens qui sont déjà assez connus. Ils ont déjà une notoriété assez grande dans le monde du NFT.
Et comment est ce que tu produit tes images, est ce que tu étais déjà photographe avant le NFT? Ou alors c'était un passe temps?
Johan Lolos - Donc oui, je suis là. Ça fait neuf ans ou dix ans maintenant que je vis de la photo. Donc oui, j'ai d'ailleurs un bon livre. Mon premier livre qui a été publié il y a quatre ans.
Dimitri Daniloff - Tu es un vrai photographe. Encore une fois, pour qu'on comprenne bien. On n'est pas juste photographe de NFT. Il y a des photographes, et ce n'est pas de l’opportunisme.
Je ne me défini pas comme un photographe NFT,
Avec le tirage d'art et l'édition, le NFT, c'est une façon supplémentaire de vendre mon travail !
Johan Lolos - Oui, mais je me définis pas du tout comme photographe de NFT. Je suis au même titre que Ludovic aussi, je vends mes tirages d'art depuis des années et les NFT, c'est juste une façon supplémentaire de vendre mon travail que je vois là. Il y a plusieurs façons de vendre son travail. Il y a le tirage d'art traditionnel sur papier, il y a les NFT. Aujourd'hui, il y a de la licence de droit d'auteur pour des entreprises qui voudraient licencier tout type de travail. Voilà, il y a plusieurs façons, le livre en est une autre.
Dimitri Daniloff - Et c'est intéressant ce que tu dis, parce qu'on peut imaginer aussi un NFT dans le futur qui devient presque une licence.
le futur pour les photographes liés à la blockchain, c'est la transparence des droits d'auteur et licences
Johan Lolos - Exactement, je pense qu’on parle beaucoup d'art ici dans les NFT liées à la blockchain. Je pense que le vrai futur pour les photographes liés à la blockchain, c'est vraiment l'aspect royalties, droits d'auteur et licences. C'est la relation avec tout ce qui est agence de publicité, agence de relations publiques, parce que ça va vraiment faciliter. Déjà, ça va amener des choses qui n'existent pas encore aujourd'hui dans le monde de la photo traditionnelle. C'est la transparence d'une photo type.
Donc je donne un exemple concret. Je suis photographe, Voilà, j'ai créé cette photo là. J'ai un client lambda, une agence de pub qui la voit sur Instagram qui est ma vitrine numéro un depuis des années. Il me contacte sur mon email aujourd'hui. Ce qui pourrait se passer : On veut acheter cette photo là pour la publier dans un magazine, pour une campagne de pub, peu importe, je vais leur dire ok, elle est disponible, on va convenir d'un prix. Ce que eux ne savent pas, c'est quels sont les clients précédents qui potentiellement ont acheté cette image là ? Quels sont les clients qui ont toujours accès au droit d'utilisation de cette image là ?
Ils ne connaissent aucun historique de cette image et la blockchain, en fait, va pouvoir résoudre ce problème là. C'est à dire que dans mon idéologie, dans mon futur idéal, c'est que le client, l'agence de pub, va aller sur une plateforme. Pas de vente d'art NFT mais de licence de droit d’auteur NFT. Il y a pour cette photo là, voilà tout l'historique. Voilà quelles sont les autres agences de pub. Quels sont les clients qui ont déjà licencié ces photos là et pour quelle durée ?
Le NFT, C'est un contrat de propriété. C'est un titre de propriété d'un objet numérique
Dimitri Daniloff - Le NFT, qu'est ce que c'est exactement? C'est un contrat de propriété. C'est un titre de propriété d'un objet numérique. Donc ça peut être une image. Ça peut être une vidéo, mais ça peut être aussi n'importe quoi. Il y a des transactions qui se font sur Ethereum, qui sont gérées par ces titres là. Il vous suffit de l'outil Etherscan. En fait, vous allez rentrer sur une page internet et vous allez trouver effectivement toutes ses données et toutes les données associées à la propriété et à la traçabilité d'une image.
Johan Lolos - C'est exactement ça. Tout à fait.
Dimitri Daniloff - Et pour toi, est ce que ça a changé ta façon de travailler? Est ce que tu fais plus de NFT ? Et est ce que tu avais déjà une communauté importante auparavant ou est ce que tu as créé ta communauté parce que ta communauté aussi est un élément important dans le monde NFT ?
Johan Lolos - Alors à cette question là, oui, la communauté est importante. Maintenant, c'est une communauté que tu dois reconstruire de zéro. En tout cas, ça a été mon cas. J'ai une grosse communauté sur Instagram avec plus de 400 000 abonnés depuis des années. Une communauté qui se meurt petit à petit parce que je suis de moins en moins actif sur Instagram, parce que les algorithmes, et cetera on ne va pas, on ne va pas refaire l'histoire d'Instagram. C'est un parti que j'ai pris de ne quasi pas du tout communiquer sur les NFT sur Instagram. Parce que je sais de base que ce n'est pas une audience qui s’intéresse aux NFTs, peut être pas au mieux une audience qui est prête à entendre parler de NFT.
En tout cas, elle ne l'était pas l'an passé. Elle devient, elle devient de plus en plus. Et puis, comme Jean-Michel l'a mentionnait, je pense que c'est toi qui parlait de Twitter. Très vite, j'ai compris que tout se passe sur Twitter. Sur Twitter, j’avais un vieux compte qui datait de 2008. J'avais deux ou 3000 abonnés maximum. J'ai très vite compris que c'était là dessus, sur Twitter, que je devais être reconstruire une nouvelle communauté, faire du networking, aussi bien avec mes pairs photographes que avec des collectionneurs. Et en fait, oui, aujourd'hui, j'ai grossi. Je suis à 25/28 000 abonnés sur Twitter, je ne sais plus. Et est ce que ça m'aide ou pas? Je ne sais pas. En vrai, je n'ai jamais mis en vente que ces cinq NFT là. J'en ai vendu trois sur les cinq. Voilà, je pense vraiment que la communauté sur Twitter est moins importante pour un succès de photographe que pourrait l'être la communauté sur Instagram dans un succès Web2. C’est à dire qu’on voit énormément de photographes aujourd'hui sur Twitter qui n'ont pas des milliers ou des dizaines de milliers d'abonnés qui sont très très, très successful.
pour un photographe Bâtir une communauté avec ses pairs et les collectionneurs est indispensable
Jean-Michel Pailhon - La communauté sur Twitter est beaucoup plus engagée. Déjà, il y a un truc qu’on a pas dit, c'est que Twitter, effectivement c'était le berceau entre guillemets de la communauté crypto et que dans une large mesure la communauté NFT vient de la communauté crypto : Les gros collectionneurs et tout ce qui se collectionne historiquement, c'est des gros ce qu'on appelle des whales, donc des baleines qui ont beaucoup d’Ethereum, beaucoup de Bitcoins et qui effectivement du coup sont devenus les plus gros collectionneurs.
Il sont devenu les nouveaux Medicis et donc c'est eux qui ont fait le marché aussi. Et c'est pour ça qu'effectivement il vaut mieux avoir entre guillemets que 10 000 followers sur Twitter où la communauté crypto est très engagée par rapport à 1 million de followers sur Instagram, où la monétisation des NFTs va être nulle et même où la monétisation de manière générale est quand même plus compliquée.
mieux vaut avoir Mille followers sur Twitter où la communauté est très engagée, par rapport à davantage sur Instagram
Johan Lolos - Et pour terminer, je vais juste ajouter que par contre le relationnel, le networking et surtout le networking en vie réelle pour ne pas faire d'anglicismes, c'est tellement important.
Et ça, c'est une remarque vraiment dans tout ce qui est événement NFT que ce soit Infinity à New York, que ce soit comme John Karp qui organise le NFC Submit à Lisbonne chaque année. C'est des événements où forcément tu vas te retrouver avec un énorme panel de photographes, d'artistes, de collectionneurs. Et c'est là que les liens se créent. Et c'est vraiment ça qui va être, je pense, la clé d'une réussite pour les artistes.
Dimitri Daniloff - Et la communauté, elle va beaucoup plus loin. Encore une fois, c'est quelque chose dont on n'a pas conscience. Quand je suis rentré dans le monde du NFT, on parlait de communauté. C’était quelque chose d'assez d'assez flou, d'assez vague. Et on se rend compte que beaucoup de projets que j'ai pu mener cette année, cette soirée, par exemple, ont découlé de rencontres qui ont eu lieu grâce à cette communauté grâce à laquelle il a été très facile pour moi de contacter ces invités ce soir, Je leur ai écrit un message Tiens, j’organise une soirée. On fait ça avec photographie.com, ça vous intéresse? Il y a vraiment cette motivation, ce concept aussi. Parce que l'invitation, c'est on va essayer de montrer que le NFT, ce n'est pas que l'image qu'on en donne d'un monde de spéculations, que derrière il y a des gens, il y a des vrais gens. Ce n'est pas quelque chose de virtuel encore une fois, et c'est un milieu qui est ouvert à tout le monde, qui n'est pas réservé à du numérique et pas réservé à du digital.
Il y a des gens qui font de la photographie très classique, du montage. Voilà, on va présenter maintenant Philippe Sheraf. Alors Philippe, on va présenter aussi son travail. Mais ce que j'aime beaucoup sur sur le travail de Philippe, c'est sa façon de le présenter. Et justement, il représente énormément ce concept entre une photographie entre guillemets classiques que j'appelle classique parce que c'est du noir et blanc et qu'il y a ce côté, je vais vous montrer d'où je viens parce que je pense que les gens ici, ils ne me connaissent pas forcément. Mais il y a depuis la photographie noir et blanc jusqu’à notre époque, il y a eu toute une évolution et il y a ce côté puriste, parfois des photographes vont dire moi, je ne fais que du noir et blanc. Sous entendu la technologie m'intéresse pas et Philippe réunit la technologie et la photographie noir et blanc. Et c'est pour ça qu'il est là ce soir. Je trouve que c'est un super exemple de quelqu'un qui vit dans son époque et qui réunit un peu tout ça. Tu veux nous raconter déjà ce que tu fais, d'où tu viens? Si déjà tu étais photographe au départ ?
Philippe Sheraf - Oui, je te remercie. Oui, je suis photographe, j'habite à Montpellier. Voilà, je suis photographe depuis une quinzaine d'années à peu près. Je ne vais pas mettre une catégorie, je suis photographe. Là, par exemple, j'avais une photographie aérienne, mais je peux faire aussi de la photographie de boxe. J'en ai fait énormément. Dès qu'un projet vient, je vais le faire. Le prochain sera en studio, avec des modèles, avec des trucs dont des choses où personne ne m’attend, en tout cas dans mon style. Effectivement, j'ai une grosse passion pour la photographie noir et blanc. C'est un amour depuis toujours, je crois.
Dimitri Daniloff - Ce n'est pas incompatible avec le numérique…
Philippe Sheraf - Pas du tout. Et en fait, je trouve que c'est important de pouvoir faire un pont entre entre le digital et le physique. Parce que par exemple, j'utilise aussi la réalité augmentée pour faire ça. Donc quelqu'un qui voudrait aller voir une exposition et profiter de ces tirages de façon classique peut le faire. S'il veut pousser l’expérience. Il prend son téléphone, télécharge une application, gratuite bien sûr, et cette photo par exemple, elle va s’animer. Elle ne va se transformer. Je ne dis pas, je n’explique pas, si quelqu’un a envie de télécharger l'application et l'essayer peut très bien le faire chez lui, sur son ordinateur. C'est toujours plus sympa avec le tirage. Ce n'est pas une deuxième vie. Mais en fait, on pousse un peu la créativité un petit peu plus loin. Ces photos là ont été fait il y a quelques années. C'était un projet personnel et grâce au NFT, j'ai découvert la réalité augmentée et comment je pouvais l'articuler avec mon travail. Et en fait, let's go! Donc j'ai fait ce qu'on appelle burné : on la retire. Quand on met une photo sur la blockchain, elle y est pour toujours. On peut la retirer. Du coup on burn [brûler]. J’ai burné la photo et j'ai mis l’animation. Donc ce qui fait que maintenant je vais rebondir par rapport à la discussion qu'on a eu juste avant. Le prix fonctionne avec le NFT, donc je l'envoie aux États-Unis. Peut être que je trouverai quelqu'un qui puisse me tirer là bas. Mais j'ai envie de garder ce pont entre les deux et le NFT reste un certificat de propriété.
Dimitri Daniloff - On est sur la page spatiale. Il y a une petite explication. Donc ça c'est une autre plateforme virtuelle qu'on peut appeler métaverse aussi. Ou parce que qu'on fait un peu comme on veut. Le principe, là, vous arrivez dans un espace et vous avez trois bulles. Ces trois bulles, en fait, représentent les trois galeries que Philippe a créées. Donc il vous suffit de cliquer sur une et vous allez entrer dans un espace.
Et après, ces différents espaces vont être connectés. Donc vous allez retrouver cette bulle, peut être dans cet espace et ça vous permettra de passer depuis cet espace là et de voyager dans l'autre. Et comme ça, vous pouvez créer tout un réseau de plusieurs galeries. Je travaille avec un collectionneur. On a entre nous quatre ou cinq espaces et on va se promener depuis un espace vers un autre. Et donc ce sont des galeries photos. Donc vous pouvez organiser vos photos par thèmes, par couleurs.
Ce que j'aime bien avec Philippe, par exemple, il a fait sur sa galerie Boxe un lieu qui représente un ring de boxe et vous verrez après un autre environnement qui correspond à un autre environnement de ses images. Pour chaque thème, il a créé un environnement qui correspond à l'ambiance qu'il voulait. Ensuite, pour les images, vous pouvez les regarder aussi. Vous avez la possibilité de vous promener dans l'espace. Vous pouvez aussi inviter des collectionneurs, des amis ou des gens qui s'intéressent à votre travail et organiser des réunions dans ces espaces, ce qui est très simple. Il suffit que la personne ait le même lien et vous allez pouvoir laisser votre galerie ouverte par exemple une heure par semaine et dire : de telle heure à telle heure, je suis présent dans ma galerie. Les gens qui veulent venir vous voir peuvent passer dans cette galerie. Vous allez pouvoir leur présenter votre travail. Si vous voulez organiser un workshop, vous pouvez accueillir jusqu'à 50 personnes dans une galerie comme ça : sur comment vous faites la lumière, comment vous travaillez votre appareil photo. Là, on passe dans un hangar. Tu veux nous raconter?
Philippe Sheraf - Oui, bien sûr. Donc je suis pas du tout dans la 3D. Je l'ai appris sur le tas et c'est la force aussi de la communauté dont on parlait. On m'a expliqué, on m'a donné des astuces. Je n'avais jamais touché de 3D il y a encore quelques mois. Donc j'ai arrangé au mieux, comme je pouvais pour essayer de contextualiser mes collections. Voici donc le hangar Airbus A330 d'Air France.
Dimitri Daniloff - Tu travailles chez Air France ?
Philippe Sheraf - Non, mais on est français. J'ai voulu faire un petit clin d'oeil. Donc j'ai placé toutes ces photos dans le hangar. Ce qui est bien c'est que j'ai eu des discussion avec quelqu'un qui est intéressé par mon travail dans un space, une sorte de zoom meeting sans vidéo et où on peut envoyer des emojis. Et en fait, en discutant comme ça, on peut aller dans les galeries et l’on s'est déplacé. Et j'ai pu donc discuter avec cette personne qui est aux États-Unis devant mes photos et lui expliquer le contexte. Voilà l'histoire et je trouve ça absolument génial parce que c'est un bout de métaverse gratuit. En fait, c'est ça. Et on peut faire des galeries customisées comme ça gratuitement. Et c'est génial.
Dimitri Daniloff - C'est ce que disait Ludovic tout à l'heure. On peut très bien imaginer qu'à partir d'une galerie comme ça où vous avez votre photo et que d'un seul coup, vous pouvez rentrer dans l'image et donc vous avez une image à l'intérieur de l'image. C'est en fait un environnement sans fin. Et par exemple, pour Ludovic, si tu veux organiser une conférence, un truc comme ça pour un lancement, tu peux très bien faire un lancement, un drop.
Ludovic Baron - Si je l'ai installé la semaine dernière. Voilà, donc j'ai commencé à m’amuser avec avec.
Dimitri Daniloff - En plus, la plupart de ces espaces, pour le moment, il y en a encore qui sont gratuits. Donc on peut expérimenter, on peut faire des essais. Je ne suis pas là pour faire de la promotion, mais c'est vraiment des outils qui vont se développer, qui vont faire que tout le monde ne peut pas venir dans une galerie et tout le monde ne peut pas venir vous voir. Et si vous avez des fans, des gens qui sont intéressés par votre travail ou même d'autres photographes, vous pouvez très bien les recevoir facilement dans ce genre d'espace. Vous pouvez le configurer à votre style. Et encore une fois, on en est qu'au début. Donc il y a des failles, il y a des choses qui fonctionnent pas très bien. Il y a des moments où c'est peut être pas suffisamment humain, mais tout ça, ça va venir. Donc il vaut mieux rentrer et connaître un peu l'écosystème.
Est ce que toi Jean-Michel, tu fais des rendez vous dans ce genre de galerie ?
Jean-Michel Pailhon - Non, pas trop, mais c'est vrai que c'est. Je pense que c'est plutôt une culture de gamers en toute transparence. Et moi, je suis moins fan. Je l'ai été il y a longtemps et je ne suis pas gamer. Donc c'est vrai que je suis moins métaverse entre guillemets, même si j'ai fait une petite galerie un jour. Mais c'est vrai que je suis plus sur Twitter, je suis plus en 2D entre guillemets. Après, c'est aussi une question de temps. Mais comme tu l'as très justement dit, la technologie évolue, elle n'arrête pas de s'améliorer et il faut faire attention parce que moi j'ai connu Internet quand c'était un modem 56 Ko qui faisait un sale bruit quand vous le mettiez en route pour ceux qui s’en rappellent. Et donc aujourd'hui, on a tous ce machin à portée de la main et avec à peu près tout ce qu'il est possible d'avoir dedans. Donc, il faut faire attention parce que la technologie va plus vite qu'on pense. Et il y a des gens, des millions et des milliers de personnes qui travaillent en permanence pour améliorer tout ça. Donc aujourd'hui, c'est un peu ce qu'on appelle flunky en anglais, c'est pas hyper fluide et ça fait un peu jeu vidéo d’il y a une vingtaine d'années on va dire. Même si la 3D est bien, mais par contre l'interactivité, tout ce qui est AR, VR, et caetera tous ces trucs là vont fusionner. On ne va même pas s'en rendre compte et on aura un moment donné une expérience qui va être nettement meilleure que celle qu'elle est aujourd’hui. Mais par contre, c'est important d'avoir ça parce qu'il faut commencer par là, Il y a pas le choix.
Dimitri Daniloff - Et toi Johan, tu as une galerie virtuelle ?
Johan Lolos - J'en ai une ou deux, mais sur une plateforme qui s'appelle Oncyber. Mais je t'avoue que un peu comme Jean-Michel, je n'ai pas du tout la culture gamer et je n'y passe pas de temps. Je l'ai mise là parce qu'effectivement il y a un ou deux collectionneurs qui m'a demandé si un jour j'avais une galerie à partager. Mais, je ne sais pas, je n'ai pas de sensibilité quand je vois ce genre de galerie virtuelle. Pour le moment, j'attends vraiment que la technologie rattrape enfin que la technologie évolue dans le sens où, en toute honnêteté, j'ai l'impression de voir un jeu vidéo des années 2000. Je disais tout à l'heure, j'ai l'impression de voir GTA 2. Mais je sais aussi que ce ne sont que les limitations technologiques. Vu que tout ça est sur internet et que c'est accessible depuis un navigateur. Tu peux pas tout avoir. Tu peux pas te trouver avec GTA 6 sur un navigateur où tout est super fluide et beau et léché.
Dimitri Daniloff - Toi, tu es vraiment ancré dans la réalité. Les paysages, comment tu travailles d'ailleurs ? Tu pars en voyage longtemps ?
Johan Lolos - Là, je reviens de deux mois en Indonésie où j'étais, principalement pour produire du nouveau travail. Après, ça dépend. Il y a aussi des fois où je suis en voyage sur commande et là, forcément, ce sont des voyages beaucoup plus courts, notamment dans la série que j'ai photographiée. J'étais en voyage pour une commande pour Panasonic pendant quatre ou cinq jours en Islande et j'ai juste profité du dernier jour. Je suis resté un jour de plus pour organiser un scenic flight que j'avais prévu déjà depuis trois ans, qui a été annulé à cause des conditions météo. Donc, j'ai juste profité d’une commande pour un ixième voyage en Islande pour aller finir la série.
Dimitri Daniloff - J'ai une question pour vous trois. Est ce que vous collectionnez d'autres photographes, d'autres œuvres ?
Johan Lolos - Moi oui, carrément. Moi, j'ai déjà réinvesti plus de la moitié de ce que j'ai gagné en NFT photos.
Ludovic Baron - C’est canon. Moi, j'ai hâte de rencontrer plein de photographes parce que je me rends compte que j'en connais pas et je suis hyper content de vous rencontrer les gars. C’est cool des événements comme ça.
Dimitri Daniloff - Et tu collectionne pas pour le moment?
Ludovic Baron - Ben non. Du coup, vu que je connais pas de photographes, mais ça peut être un début.
Johan Lolos - Il faut que tu traînes sur Twitter. On est tous là.
Ludovic Baron - Mais c'est ça en fait. Moi je viens de réactiver mon compte Twitter. Mon Twitter. Il traînait depuis des années et je viens de le réutiliser parce que, a priori, de ce que j'ai compris, effectivement, la communauté est vraiment sur Twitter. Et donc il faut que l'algorithmique comprenne que je suis de retour.
Johan Lolos - J'ai le même problème que pour l'instant. Je suis parti deux mois et là…
Dimitri Daniloff - Et toi, Philippe?
Philippe Sheraf - Moi, j'ai commencé par collectionner avant de minter quoi que ce soit. Au début, c’était sur Tezos, c'est beaucoup plus accessible.
Dimitri Daniloff - Il faut peut être juste pour expliquer qu’il y a deux blockchain qui existent principalement pour le NFT. Après, il y en a trois. Il y a Solana, il y en a d'autres, mais les deux principales sont Ethereum et Tezos. Ils fonctionnent sur la même technologie jusqu'à maintenant et Ethereum était beaucoup plus polluant que Tezos qui était une chaine eco-friendly. Sauf que depuis une quinzaine de jours, la technologie d’Ethereum vient d'être changée.
Une technologie qui était enfin. Ils attendaient ce changement depuis plus de deux ans. Elle vient d'être changée du coup Ethereum et Tezos en terme de consommation d'énergie sont exactement au même niveau et sont en théorie très basses. Voilà, il y avait des chiffres que j'avais qui expliquaient basiquement la blockchain en proof of stake. Cette technologie là consomme moins que ce que l'on peut mettre sur YouTube. C'est aussi pour remettre les choses à leur place. Oui, ça consomme de l'énergie comme tout ce qu'on fait, mais on est revenu sur une consommation qui est correcte.
Philippe Sheraf - Eh oui, donc effectivement donc Tezos qui est aussi une autre blockchain. J'ai commencé par collectionner dessus puis ensuite sur Ethereum. Juste pour revenir sur les galeries. Je pense qu'en fait c'est juste un nouveau portfolio. Simplement, on a un site web où on peut présenter ça comme on veut et on peut clairement aussi présenter ses photos dans un contexte qui serait exactement comme un portfolio en dehors du site web. C’est comme ça que je le vois.
Dimitri Daniloff - Il y a un collectif que j'aime bien, qui s'appelle Art From The Futur. Je crois qu'il y a des gens représentant qui organisent leur deuxième exposition dans le métaverse. Donc c'est ça, elles utilisent une galerie virtuelle et elles vont présenter régulièrement des expositions. Donc c'est vraiment à prendre en compte parce que ces expositions sont des expositions souvent collectives. Donc ça permet de rencontrer aussi d'autres artistes. Et ça prend vie petit à petit, tout ça prend vie et voilà. Donc c'est vraiment à garder en tête.
Je ne sais pas si vous avez des questions. On a deux minutes pour des questions. Il y Arthemort aussi qui est toujours là.
Ah oui, sur les ventes, sur les enchères, c'est un très bon point !
Question - Ma question porte sur tout ce qu'on a montré. C'était des photos et des vidéos, c'était des animations, donc des supports qui vont très bien sur des écrans d'ordinateur. Si vous avez une sculpture, un objet qui a une existence physique ou une texture sur le papier, ou éventuellement même une impossibilité de la restituer sur un écran d'ordinateur, quelles sont les possibilités? Quels sont les liens? Quelle est la dynamique autour de ça?
Philippe Sheraf - On peut mettre des sculptures qu'on va scanner en 3D.
Dimitri Daniloff - Il y a Hermine Bourdin qui est une artiste française qui a généré énormément de travaux qui sont liés à la réalité. Donc elle a des sculptures qui sont réelles, qu'elle a ensuite soit scanné, soit ré-interprété virtuellement. Elle a travaillé avec une danseuse de l'Opéra de Paris, et ses œuvres sont présentées justement dans des métaverses comme ça. C'est l'avantage par rapport à une galerie.
Vous allez avoir juste une vidéo sur laquelle vous allez avoir l'oeuvre qui tourne sur ce genre de galerie par exemple. La fleur que vous voyez, c'est une sculpture 3D. Il y a aussi, je crois, qu'il y a un insecte quelque part qui est en train de voler là bas ou tout au fond. Quand on va voir là l'insecte en question, c'est une œuvre en 3D. Donc il y a à la fois des œuvres 3D qui peuvent être juste intégrées avec un double, ce qu'on appelle un twin numérique. Donc vous allez avoir une représentation.
J'ai monté un projet, justement de photogrammétrie, qui consiste à créer des clones numériques. Donc vous pouvez me donner n'importe quel produit, que ce soit une paire de chaussures, comme une sculpture, comme des œuvres d'art. Et on va créer un double numérique à l'identique et qui va être en plus d'être une version numérique, elle va être interactive. C'est ça que vous allez avoir sur une page Internet? Vous allez pouvoir la regarder sous tous les angles, ce qui permet par exemple à de potentiels clients de regarder un produit avant de l'acheter et de le regarder avec ce côté interactif, soit même de l'utiliser en réalité augmentée.
À savoir que vous avez un petit logo, vous appuyez dessus et votre œuvre numérique, vous allez pouvoir la projeter sur la table, la locker sur la table, c'est à dire qu'elle va être bloquée sur la table. Avec votre téléphone, vous avez tourné autour et vous allez pouvoir visualiser comment pourrait rendre dans votre maison le vase.
La transcription du physique dans le digital, c'est une démarche artistique qui est propre à l'auteur
Arthemort - Fondamentalement, la transcription du physique dans le digital, c'est une démarche artistique qui est propre à vous. En fait, fondamentalement vous êtes la meilleure personne pour savoir comment mieux transcrire vos sculptures dans le format numérique. Si c'est une nécessité, mais après le NFT peut être abordé comme fondamentalement un certificat. Vous n'avez pas besoin, forcément si ça fait pas de sens d'être dans le digital, de le transformer, je pense que Dimitri a évoqué nombre de solutions techniques qui peuvent permettre de le faire.
Mais ce n'est pas une nécessité fondamentale et vous pouvez avoir très bien quelque chose qui n'existe que par le physique et avoir concrètement une photo. Et vous pouvez traiter le NFT comme purement et simplement un certificat. Il y a plusieurs échelons, plusieurs étapes, mais je pense qu'en tant qu'artiste, c'est important quand on fait des NFT d'intégrer ça dans une démarche artistique propre. Et souvent quand on commence à réfléchir. Comment est ce qu'on veut entreprendre une démarche artistique? On arrive avec des idées qui nous plaisent. Il n'y a pas de recette magique ou de solutions toutes faites comme ça. C’est tout à chacun, finalement.
Question - Bonsoir à tous ! Ma question concerne la corrélation assez importantes entre les volumes d’échanges des marchés crypto et les NFT. Est ce que les NFT sont au milieu des sujets à l'international et la santé des marchés crypto. Pour moi, c'est indissociable de parler des deux quand on sait que les volumes d'échanges ont baissé de 98 % par rapport à il y a quelques mois, c'est un vrai problème. Sauf que personne n'en parle ce soir. Mais comment est ce que vous conseillez à des artistes qui sont sur les NFT ou qui ont des intérêts ou même pour les collectionneurs? Comment réussir à traverser cette période? Est ce qu'il faut voir des jours plus heureux une fois que les marchés redémarreront
Jean-Michel Pailhon - Déjà pour commencer les volumes dont on parle ce sont les volumes NFT au global et notamment les PFP qui occupaient jusqu'à présent 95 % du volume.
Donc là on parle que de NFT photo, de Fine Art dans le NFT. Donc effectivement ça s'applique pas à ça. C'est vrai qu'on est ce qu'on appelle dans un bear market, donc un marché baissier de manière générale pour les crypto actifs et les NFT aussi et de manière générale tout ce qui est tout ce qui a une valeur aujourd'hui. Si vous suivez un peu la bourse, tout ça c'est pas c'est pas très reluisant. Donc les marchés sont assez moroses. Mais par contre, ce qui est assez intéressant, c'est que justement, encore une fois là on est a priori focus sur la photo. Et sur la photo, c’est pas tout à fait ça. Ce n'est pas non plus la folie furieuse. Mais mais c'est vrai que moi, ce que je constate, c'est que les grands artistes continuent à vendre. Il y a des nouveaux artistes émergeants qui apparaissent et qui vendent aussi leurs séries. On commence à avoir un peu plus de collectionneurs qui arrivent et qui permettent à de nouveaux artistes de vendre leurs œuvres.
Mais peut être que Yohann ou Brian, vous aurez une opinion différente.
Arthemort - Sur le volume. Il y a juste une statistique, je parle du volume en valeur. En fait, le volume de noms d'acheteurs est lui plutôt en croissance. En fait, et même s'il se stabilise autour des 50 000 acheteurs journaliers. Donc en fait, certes, les choses se vendent moins cher qu'avant, mais il y a toujours de plus en plus de gens qui achètent des NFTs. Donc, même si les volumes sont plus bas qu'avant en termes de valeur, en termes de nombre de transactions, on est sur des choses qui sont assez similaires finalement.
Dimitri Daniloff - Et puis je pense que je pense qu'on est plus dans la phase de spéculation sur la crypto, mais là on est plus dans une phase de construction d'un marché. Donc quand on a quand on est artiste, le but à l'heure actuelle et on en a certains qui vont témoigner ce soir en vidéo qu'on a interviewé, on ne rentre pas dans le marché pour l’argent, on y rentre pour construire. Pour construire un système, un écosystème. Le but n'est pas de vendre tout, tout de suite maintenant. Le but, c'est de construire un marché qui va se développer petit à petit et qui va prendre de la valeur dans le temps.
Donc effectivement, c'est lié à la crypto. Mais encore une fois, je pense que les gens qui sont ici ce soir sont des gens qui sont passionnés et qui voient un peu plus loin que les six prochains mois ou les prochaines années. Moi, si je suis ici ce soir, c'est pour parler d'un marché. Dans 20 ans, je serais encore là en train de vous parler. Je ne vous parlerai certainement plus de NFT parce que la technologie sera assimilée et on n'aura même plus besoin d'utiliser ce mot là. Mais là on sera tous en train de vendre des images.. Et on aura changé depuis une époque où je donnais mes images à Instagram ou à Facebook et ils faisaient de l'argent sur ma propriété intellectuelle. On sera dans une époque où je vends mes images. Si tu veux me les acheter très bien, si tu ne veux pas me les acheter, tant pis, mais elle sera monétisée directement et j'aurai un contrôle sur cette propriété, sur la provenance de ce que j'achète aussi et un respect du travail. Je vais peut être me présenter un tout petit peu maintenant. En fait je suis rentré dans un NFT il y a deux ans à peu près comme beaucoup de personnes ici ce soir. J'ai eu une carrière de photographe pendant plus de 20 ans. Donc j'ai commencé en 2000, j'ai fait une première image où il y avait du montage en fait, qui était une campagne pour Marithé et François Girbaud. Il faut restituer en 2000. En 2000, il n'y avait pas de 3D, ça n'existait pas. La 3D existait sur les films, mais en 2002, on a dû faire appel à ce moment là à un studio d'architecture qui a dû fabriquer les ailes sur AutoCAD, et les ailes avaient été rajoutées ensuite sur le personnage avec une version précurseur de Photoshop car il n'y avait pas de Photoshop. C'était cette époque là, donc il n'y avait pas de pomme Z, Il n'y avait pas tout ça. C'est une fois que c'était collé, c'était collé. Donc voilà, ça, ça a été ma première image. En 2000, j'ai arrêté à part l'image shooté à la chambre 4 x 5, donc un vrai photographe. 2002, Je l'ai arrêté, donc l'argentique et j'ai commencé le numérique avec des images.
En fait, le numérique n'est pas pour moi la finalité. C'était un outil pour créer une image qui était ultra complexe, où il y avait des images. Pour PlayStation, il y avait un Monsieur Patate, il y avait un supermarché avec des têtes partout, enfin des têtes sur les étagères du supermarché, une image d'une femme qui donnait naissance à un homme qui devait avoir 35 ans à peu près. Ce sont des images qui ont gagné le Grand Prix de Cannes, qui ont gagné une multitude de prix dans toutes les, dans tous les clubs de DA et tout ça. Et 2008, je fais une image qui est là pour pour Daft Punk, Je fais toute une série où là, je commence à intégrer vraiment de la 3D à très haut niveau puisqu'on pourra en créer la première cyborg en 3D intégrée avec les Daft Punk. Et cette image, elle circule dans le Net, elle est partout. C'est le Web2. C'est justement c'est le moment où l'information circule gratuitement. C'est super parce que mon image est devenue super connue. Tout le monde l'a vu. Tous les fans de Daft Punk la connaissent et tout ça. Sauf que très rapidement, elle a perdu son titre de propriété. C'était une image de Daft Punk, mais il y a plus de photographe associé. L'image a été utilisée par Pitchfork, par des magazines comme ça, qui ont plus de 2 millions de followers. Le nom du photographe n'était pas cité et quand, il y a deux, trois ans, j'ai un pote qui a commencé à me parler, qui me connaît, qui me dit Dimitri, c'est toi qui a fait des images de Daft Punk. Oui, c’est moi. Oui, mais tu sais que ces images, elles sont partout sur le Net et tout ça. En 2014, il y a David Bowie qui a utilisé sur son compte Facebook cette image pour remercier Daft Punk de l'hommage qu'il venait de lui faire faire. Il y a tout un truc comme ça. Je disais oui, mais je n'étais pas au courant. J'étais dans ma carrière, ça marchait super bien. Je m'en foutais un peu de tout ce qui était PR, d'Instagram, de tout ça. Sauf qu'il y a un moment, ma carrière est redescendue. Et puis mes images avaient circulé et mon nom n'était plus là.
Et là, ça pose un problème. Et justement, le NFT, si je suis en train de le défendre ce soir, c'est parce que ça m'a permis l'année dernière quand j'ai minté ces images sur SuperRare. Minter, ça veut dire les enregistrer, les mettre en vente. Quand j'ai minté ces images sur SuperRare, je me les suis réappropriées. Psychologiquement et intellectuellement, je me suis réapproprié mes images et c'est pour ça que ce soir, je suis en train de défendre le NFT. C'est pour ça que c'est une technologie qui me passionne et tout un écosystème qui va avec et une mentalité qui est derrière, qui est passionnante.
le NFT permet à l'auteur de négocier tous les droits d'utilisation de l'image
Parce que c'est une réappropriation pour les photographes, pour les artistes, pour que ce soit des artistes numériques, fans de musique ou de ce qu'on veut. C'est une réappropriation de son travail. Et du coup, vous pouvez à partir de ça, négocier. On peut, on peut discuter des droits d'une image. On peut ce qu'on disait tout à l'heure si on veut vendre les droits de l'image. Pour qu'une société utilise, fasse de la publicité, on peut en discuter. C'est tout le futur. On est là pour ça. Le NFT, ça pose ces questions.
Je vends mon image. Est ce que j'accepte que tu l’utilises dans ton métaverse ou est ce que j'accepte que tu en fasses des T-shirts? Où est ce que j'accepte que tu l'utilises pour une campagne de publicité ? C'est toute la discussion qui s'ouvre à partir de maintenant.